Oui parce que pour l'instant, nous avons encore deux domiciles, le mien, à Boulogne sur mer, et le sien, chez ses parents à Brest. Son entreprise lui paie le transport jusque son lieu d'embarquement (à savoir l'Angola), et lui paie ce transport à partir de son lieu de résidence officiel, à savoir, Brest. Et si lorsqu'il est à terre nous passons 24h par jour l'un sur l'autre (il faudra que je vous parle de notre relation fusionnelle, tiens), soit à Brest chez ses parents, soit chez moi à Boulogne sur mer, il faut bien qu'il retourne à Brest au moment de son embarquement... Donc chaque fois il me laisse à Boulogne et repart seul à Brest...
Chaque fois qu'il part, c'est une déchirure absolue. On pourrait croire qu'après plus d'un an, j'aie pris le plis, et que je me sois habituée, et bien non ! Que Nenni ! Chaque fois qu'il s'en va, je commence à pleurer quelques heures avant, je finis par faire une vraie crise de larmes lorsque la voiture a tourné le coin de la rue.. Il pleuvait en ce 1er janvier (oui il est parti le 1er janvier, bonne année Marie ! ), et je pleurais tellement que j'ai passé 10 minutes devant la maison, en tshirt, à pleurer sous la pluie.
Ca fait un peu pathétique, raconté comme ça, mais que voulez vous ! C'est la pure vérité..
Je suis complètement désemparée quand il s'en va.. C'est mon monde qui s'écroule complètement, je me sens vide, j'ai l'impression que plus rien n'a de sens... Lorsqu'il vient de partir, c'est un peu comme un mécanisme qui s'arrête... D'un coup, plus rien. Et c'est vraiment dur à gérer.. Et chaque fois, pendant quelques jours, je n'arrive pas à comprendre comment je vais pouvoir vivre sans lui...
Et puis ça passe, comme toujours, il me manque, évidemment, il me manque énormément, je ne fais que penser à lui, que parler de lui, je suis particulièrement pénible d'ailleurs.. Mais s'il me manque atrocement, la vie reprend son cours, la machine se remet doucement en marche, et comme chaque fois je me rends compte que bon an, mal an, je peux vivre sans lui.. Que comme à chaque fois, les semaines passent et que je le retrouve..
Ce début d'année 2012 a été un peu spécial pour nous deux, tout d'abord c'était la première fois que nous passions autant de temps d'affilée tous les deux, et ça nous a fait beaucoup de bien, et deuxièmement, l'achat de l'appartement a été un grand pas en avant aussi, psychologiquement parlant. Bref, à chaque embarquement précédent, il avait réussi à ne pas me montrer sa peine (enfin je veux dire par là, à ne pas me montrer le déchirement que c'était pour lui aussi), en se contentant de me le dire sans s'appesantir dessus.. Je savais que je lui manquais, évidemment, mais il n'y avait jamais de grandes effusions.. Surement parce que ça n'aide pas, et que j'étais surement assez mal pour deux.. Il a toujours tenté de me remonter le moral et me rassurer plutôt que de me dire que c'était dur pour lui aussi.. Et je pense qu'il n'a aussi jamais voulu céder à la déprime..
Et puis cette fois ci, tout est différent.. Cette fois ci, une fois le coin de la rue tourné, une fois que j'étais remontée (en sanglots) jusque l'appartement, je me suis aperçue qu'il avait oublié un paquet. Il a donc du revenir, et en ouvrant la porte de la voiture, j'ai vu qu'il avait pleuré.. Et depuis qu'il est parti il n'arrête pas de me dire que tout serait plus facile si je pouvais venir avec lui en Angola, que "c'est dur la vie sans toi" ou "je déprime, j'étais bien avec toi moi" .. j'ai le droit à énormément de "tu me manques"..
Et contrairement aux autres embarquements où il m'envoyait un email vers minuit ou une heure, j'ai depuis qu'il est en angola, un email vers minuit, un vers 13h et un vers 19h ou 20h.. C'est sans doute un détail pour vous, mais pour moi ça veut dire beaucoup (il jouait du piano debout la la la la, ah non pardon.)..
Et moi ça me fait du bien qu'il me dise que je lui manque.. Je suis quelqu'un qui a besoin d'être rassurée et ça me fait du bien de savoir que pour lui aussi c'est dur d'être loin de moi.. ça me rassure sur le fait que je ne suis pas la seule à ressentir ça..
Il me manque tellement qu'écrire tout ça me fait monter les larmes aux yeux, me serre la gorge, et je suis à deux doigts de fondre à nouveau en larmes.. C'est fou comme c'est dur de vivre sans lui..
Lorsque nous aurons emménagé dans l'appartement de Brest, je me demande si ce sera différent. Si ce sera différent lorsque je pourrai enfin l'accompagner à l'aéroport, et le voir partir.. Si ce sera différent quand nous aurons des enfants et qu'ils seront là pour me forcer à garder la tête hors de l'eau ?
Bref. Quand il part, c'est dur.
J'adore encore une fois ce post!! (faudra me dira comment il est l'appart, que je rêve un peu!!) bisous ma belle, et courage, déjà 9 jours de passer (et ne me dis pas encore X jours hein, j'essaye de te montrer le côté semi positif!!)
RépondreSupprimerAhhhhh mais c'est pire quand on les porte à l'aéroport...
RépondreSupprimerMoi aussi, je suis femme d'un officier de la marine marchande.
Je viens de connaître ton blog, j'ai l'impression que les billets ont été écrit pour moi!
Pas facile, quand nos aventuriers des mers et des océans sont loin de nous, mais qu'est ce que c'est chouette quand même d'être avec un marin!
Est-il en mer?
Le mien oui...
A très bientôt...