Mon marin s'en va demain
Je sais que je vais y arriver, parce que, chaque fois j'y arrive, je m'en sors, je nage pour survivre, je ferme les yeux et j'attends que le temps passe, qu'il me revienne enfin. Je vis, je survis.
Je sais que je vais y arriver, mais pour l'instant j'ai du mal à imaginer comment..
C'est comme ça à chaque fois qu'il s'en va, dès la veille commence le ballet des pleurs et des crises d'angoisse, qui se relaient à n'en plus finir..
Ça a beau faire plus de 2 ans maintenant qu'il s'en va comme ça, aussi régulièrement, et pourtant, chaque fois, c'est un déchirement..
Ça a beau faire plus de 2 ans maintenant qu'il s'en va comme ça, aussi régulièrement, et pourtant, chaque fois, c'est un déchirement..
Chaque fois je me demande comment je vais faire pour encore une fois tenir 7 semaines sans lui.
Comment je vais faire pour passer 7 semaines sans dormir dans ses bras, 7 semaines sans pouvoir le prendre dans mes bras, 7 semaines sans entendre sa voix, 7 semaines sans l'entendre me dire qu'il m'aime..
Comment je vais faire pour supporter ces déchirures, supporter de vivre sans lui comme ça, pendant encore les 15 ans qui nous séparent de sa retraite..
Comment je vais faire pour passer 7 semaines sans dormir dans ses bras, 7 semaines sans pouvoir le prendre dans mes bras, 7 semaines sans entendre sa voix, 7 semaines sans l'entendre me dire qu'il m'aime..
Comment je vais faire pour supporter ces déchirures, supporter de vivre sans lui comme ça, pendant encore les 15 ans qui nous séparent de sa retraite..
J'ai un peu l'impression d'être prise dans un manège qui tournerait, comme une centrifugeuse, qui parfois se ralentirait, mais dont tu sais que ce n'est qu'une trêve et que ça recommencera, encore et encore.. Et je ne peux pas l'arrêter.. Sauf à en descendre. J'ai un peu le vertige, lorsque je pense que tout ça c'est sans fin..
Finalement être femme de marin, c'est aussi des pleurs assise sur la jetée, en regardant partir son homme au loin..
Et on se laisse aller au désespoir, puis on réenfile son costume de super femme de marin, qui tient le rôle d'homme, de femme, de maman, de papa, de plombier, de chauffagiste, de secrétaire, de comptable, de femme de ménage, de cuisinière.. Et le monde se remet à tourner.. plus lentement, différemment, un peu comme en pilote automatique, le soleil ne brille jamais aussi fort, les choses ne sont jamais aussi belles et le monde aussi joyeux que lorsqu'il est là, mais le monde tourne quand même, jusqu'au jour tant attendu de son retour..
Mon marin s'en va demain.. Et le déchirement me semble encore une fois plus fort que la dernière fois.. A moins que finalement, comme pour tout, on finisse par oublier à quel point ça avait fait mal la dernière fois ?
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